“Festina lente”
Voilà une locution latine qui exprime ce qui est inconcevable, qui crée une nouvelle réalité absurde, et pourtant…
“Hâte-toi lentement” (c’est sa traduction), interroge notre rapport à l’action et au temps. Elle pose ce paradoxe de conjuguer ensemble, la vitesse avec la prudence, le mouvement avec l’introspection, l’action avec la patience…
“Hâte-toi lentement” c’est marcher à la fois avec rapidité vers le but que l’on veut atteindre et avec une prudente réserve pour ne pas compromettre le résultat auquel on aspire.
“Hâte-toi lentement” c’est se déplacer à la fois avec vivacité dans l’espace qui nous entoure tout en restant centré sur son moi profond.
“Hâte-toi lentement” c’est à la fois réaliser son œuvre avec assiduité tout en la remaniant encore et encore pour qu’elle prenne forme doucement.
Hâtez-vous lentement et sans perdre courage ;
Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage ;
Polissez-le sans cesse et le repolissez.Nicolas Boileau, Art poétique
C’est là toute la démarche que je met en pratique quotidiennement dans la fabrication du pain. Quoi de plus normal de nommer mon fournil “Festina lente”
Vincent